Nous sommes en mai 1998.
Dans la Grande Salle de Poudlard, tout s’est figé, après la bataille qui a fait rage. Le Lord est mort, les cadavres gisent sur le sol, les Mangemorts se sont enfuis, les blessés ont été évacué, et maintenant tout est silencieux. Rien ne bouge, tout le monde pense. Dans le silence lourd de sens, les sorciers ne comprennent pas ce qui s’est passé, encore moins comment cela a pu arriver. Un monstre, un tyran, dont les idées étaient les égales de celles d’un national socialiste allemand ou d’un communiste soviétique, vient de s’éteindre, mais pourtant tous savent que rien n’est fini. Les séquelles seront lourdes pour la communauté sorcière. Des enfants ont été tué, même Poudlard n’est plus une sécurité, trop de corps gisent à leurs pieds. Mécaniquement, on compte les morts, les blessés, les familles à informer, et chaque cadavre de plus est une larme de plus sur les joues des tristes gagnants.
Rien de tout cela n’aurait jamais dû arriver.
Ils auraient du prévoir, mener de meilleures campagnes d’acceptation des Moldus et des Sang-Mêlés ; ils auraient du prévoir, surveiller davantage les débordements, s’entourer d’une meilleure équipe ; ils auraient du prévoir, protéger Poudlard, envoyer davantage d’Aurors, que dire, ils auraient du prévoir. Dans le silence, ils entassent les corps, mortifiés, et se jurent sans un bruit que plus jamais, non, plus jamais, cela n’arrivera dans leur communauté.

Tout avait pourtant bien commencé.
Un élu qui surveillait les autres silencieusement, sans empiéter sur leur vie intime, sans être trop indiscret, juste informé, et la population qui se pliait sans difficulté à cette condition. Les cinq premières années, tout a été bien, puis, peu à peu, certaines vieilles familles de sang-pur, refusant de trancher avec leurs principes, ont recommencés à militer contre la « dégradation du sang ». La réaction a été immédiate, tous, civils et militaires, sans distinction, ont réagit pour étouffer ces contestataires. D’un commun accord, il a été emprunté à la technologie Moldue les caméras ; minuscules, performantes, inaltérables, les sortilèges en ont fait de véritables espions. Après un référendum dans la communauté sorcière, tous ont accepté la nouvelle décision de l’état, et désormais, les caméras siègent dans les maisons, surveillant les pièces à vivre et les issues, faisant dégringoler la délinquance. Les rues ont été équipés, Poudlard aussi, tout, tout est surveillé, sécurisé. Ceux qui craignaient le manque d’intimité réjouis de l’absence de caméras dans les lieux intimes, les contestataires criant leur inutilité démentis, il ne reste que ceux dont l’œil robotique perpétuellement braqué sur eux met mal à l’aise …
Et ceux à qui il ne profite pas d’être entendus.

concept © mocerino et greenleek
rédigé par mocerino
uniquement pour fear control